« Il ne faut pas se comparer aux autres » : vous avez sûrement déjà entendu ce conseil ou peut-être même que vous l’aviez déjà donné à quelqu’un.
L’idée relève du bon sens. Mais, vous vous demandez peut-être pourquoi vous n’arrivez pas à l’appliquer ?
C’est tout simplement parce qu’il est contre-nature ! Notre cerveau aura donc du mal à l’adopter, surtout lorsqu’on traverse une phase de questionnements, comme c’est le cas lors d’une transition importante dans notre vie.
C’est pourquoi, dans ce post, je vais vous expliquer pourquoi ne pas culpabiliser d’avoir envie de vous comparer aux autres.
Je vous donnerai aussi 3 astuces pour le faire de façon à développer la confiance en soi.
Pourquoi est-ce si difficile de ne pas se comparer aux autres ?
Tout d’abord, que l’on se rassure, le fait de se comparer aux autres est tout à fait normal, voire nécessaire.
La comparaison découle de la perception que nous avons de notre environnement du fait de nos neurones miroirs. Leur existence et leur fonctionnement ont été découverts dans les années 1990 par des chercheurs neuroscientifiques de l’Université de Parme.
Comme l’explique le Pr Pierre Brustany, professeur en médecine et en neuropharmacologie, lors de ses conférences, les neurones miroirs se seraient développés pour assurer la coopération, à une époque où les hommes chasseurs pouvaient se retrouver devant des proies d’une taille disproportionnée par rapport au physique de chaque individu.
Vue de l’esprit et perceptions sensorielles.
Selon le Pr Brustany, la vue d’un gros animal voulait dire « danger, car je ne suis pas de taille ». Le cerveau a par conséquent développé une faculté à comparer les éléments dans son environnement pour évaluer le danger.
Si aujourd’hui, nous ne sommes plus confrontés au risque de se faire attaquer par des bêtes sauvages, nous utilisons cette faculté pour créer une projection mentale des choses que nous pouvons discerner comme de potentiels dangers.
Mais les associations ne seront pas toujours aussi simples et directes que du temps des cavernes. En effet, quand les menaces ne sont plus physiques, elles deviennent plus subtiles à appréhender.
Quelles menaces peut-on percevoir quand on se compare ?
Prenons l’exemple de deux objets côte à côte. Nous sommes capables de voir lequel est le plus gros, le plus coloré, le moins solide, etc. C’est l’interprétation que nous en ferons par la suite qui va faire que l’information neutre, qui signalait juste une inégalité entre deux choses, deviendra négative ou positive pour nous.
Imaginons donc que vous compariez votre petite maison à l’énorme demeure de votre voisin, ou inversement. Vous allez constater une différence de taille certes, mais c’est l’interprétation que vous ferez de cette différence qui déterminera l’impact de cette information sur vous.
Ce sont nos propres vécus et nos expériences que l’on projette pour expliquer ce que l’on perçoit.
Si dans votre parcours de vie, vous avez associé une immense habitation à la réussite matérielle et sociale. Alors, le fait de voir une modeste demeure vous conduira à visualiser l’échec dans une certaine validation sociale. Votre confiance en votre capacité à réussir en sera peut-être ébranlée.
A contrario, il se peut que vos aspirations et votre sensibilité pour l’écologie environnementale vous fassent associer une grande maison, à la responsabilité d’une empreinte carbone démesurée et évitable. Dans ce cas, vous allez sans doute sentir une certaine forme de succès en vivant dans la plus petite maison.
Vous renforcez alors votre confiance en vous et en vos capacités à respecter vos valeurs et ce qui vous tient à cœur.
Dans les deux cas cités ci-dessus, la comparaison vous ramène à la représentation mentale de ce qui est important pour soi, c’est-à-dire nos valeurs.
Pour en revenir à notre exemple, si la réussite sociale demeure essentielle pour vous, peut-être qu’elle vous permet de vous sentir en sécurité. Si c’est une valeur qui compte pour vous, tout ce qui représente un apport en ce sens dans votre vie vous fera alors vous sentir bien.
En revanche, ce qui représente un échec dans ce domaine pourra perturber l’équilibre de votre bien-être. La menace que vous pourriez ressentir se situerait donc à ce niveau. À défaut d’être physique et directe, elle apparaît plus subtile et psychologique.
Ne pas se comparer aux autres : enjeu de survie
Les études ont aussi montré que l’activation des neurones miroirs nous permet de mimer les comportements d’autrui.
Dans le cas de la coopération devant une proie géante, on peut imaginer que les individus pouvaient s’imiter entre eux pour se rassembler et mettre leurs forces en commun.
Se comparer aux autres permettait donc d’adapter le comportement pour faire partie du groupe, surtout à une époque où être isolé constituait un risque réel de ne pas survivre face à l’hostilité de l’environnement. La comparaison paraissait légitime pour se réajuster aux besoins du groupe.
De nos jours, même si l’environnement apparaît physiquement moins hostile et que nous n’avons pas besoin de mimer comment dépecer le mammouth pour ne pas se sentir rejeté, le besoin d’appartenance au groupe reste un élément majeur de notre développement personnel. De ce fait, nous gardons le réflexe de nous comparer aux autres, dans nos façons d’être et dans nos résultats. C’est juste humain et c’est primordial pour pouvoir évoluer dans un groupe.
En revanche, il y a des règles de base à ne pas omettre pour que se comparer aux autres soit un comportement sain, qui nous apporte de la valeur pour notre confiance en soi. Ainsi, au lieu de lutter pour ne pas se comparer aux autres, on peut tout à fait adopter ce comportement naturel en gardant en tête les éléments suivants.
Les 3 clés pour se comparer efficacement aux autres
Clé 1 : Comparer ce qui est comparable pour développer sa confiance en soi
Dans les périodes de doutes où l’on peut manquer de confiance en soi, on aura tendance à toujours se comparer à ceux qui ont l’air mieux que nous. Ceci peut nous amener à nous déprécier, nous mettre de la pression ou peut-être encore nous culpabiliser.
Alors quand on éprouve le besoin de se comparer, la première astuce est donc d’apprendre à le faire efficacement pour en tirer des bénéfices plutôt que des douleurs.
Ne comparez pas le chapitre 1 de votre parcours, dans un domaine de votre vie, au chapitre 10 d’une autre personne. Par exemple, si vous éprouvez des difficultés à évoluer dans votre couple après 5 semaines de relation, ne vous comparez pas à la personne qui a l’air d’être remarquablement épanouie auprès du partenaire qui partage sa vie depuis cinq ans. Vous ne savez pas ce que cette personne elle-même a eu comme chapitre 1. Il se peut que c’était bien moins enviable que votre début à vous.
D’ailleurs, n’est-il pas tout simplement mieux de comparer des pommes avec des pommes et des oranges avec des oranges ?
Clé 2 : Se comparer aux autres pour s’inspirer
L’inspiration est une belle émotion positive qui va nous tirer vers le haut et nous motiver vers notre objectif. Nous pouvons la ressentir lorsque nous observons ceux qui sont plus avancés que nous dans un domaine de vie où nous faisons des efforts pour progresser. Grâce à la puissance de nos neurones miroirs, nous pouvons modéliser la façon dont les autres ont mobilisé leurs ressources afin de l’adapter à notre propre situation.
Se comparer à ceux qui ont déjà réussi ce que nous entreprenons peut servir à savoir ce qu’il nous reste à travailler. On évitera ainsi de se dévaloriser même si nous ne nous trouvons pas au même niveau que ces personnes.
D’ailleurs c’est de cette manière que bébés, nous avons commencé à nous mettre debout et tenter nos premiers pas sur nos deux jambes. Nous nous sommes inspirés des plus grands que nous et de ceux qui avaient plus d’expérience pour nous mettre aussi à marcher. S’inspirer de la réussite des autres permet aussi d’accepter plus facilement de chuter plusieurs fois avant d’y parvenir, parce qu’on est porté par une vision de l’objectif que l’on veut atteindre.
Alors, lorsque vous regarderez quelqu’un qui réalise brillamment un projet qui vous fait rêver, pourquoi ne pas vous demander ce que cette personne a développé de plus que vous ? Est-ce de meilleures compétences ? Si oui, comment pourriez-vous en acquérir ?
Est-ce du charisme ? Alors, comment pourriez-vous améliorer le vôtre ?
Clé 3 : Se comparer à soi-même pour entretenir l’estime de soi
Parce qu’il est plus facile de noter ce qui ne fonctionne pas, il est parfois nécessaire de regarder le chemin parcouru depuis nos débuts dans chacun des domaines de vie (l’amour, la famille, le travail, les relations, les finances, la santé) pour relever tout ce qui a fonctionné.
De cette façon, on va pouvoir repenser à toutes nos petites victoires. Apprécier nos progrès, car aussi petits qu’ils puissent nous paraître, ils nous auront permis d’avancer et d’évoluer vers la personne que l’on veut être.
Dans ces moments-là, nous pouvons nous rendre compte que nous avons accompli bien plus que ce qui nous vient à l’esprit au quotidien. C’est valorisant, énergisant et cela partipe grandement à soigner notre estime de soi.
Pour finir,
je ne vous apprends rien en vous rappelant que nous sommes tous différents. Nous avons chacun une histoire que nous pouvons imaginer la plus belle ou la plus horrible, selon que l’on observe par rapport à qui ou à l’égard de quoi. Aimons la nôtre, celles des autres sont les leurs.
Les moments de questionnements dans les phases les moins faciles de notre vie peuvent tout à fait être des moments pour s’arrêter. Une opportunité de considérer ce que la vie nous a déjà apporté. De se poser juste un instant afin de faire naître la gratitude du plus profond de soi et apprendre à en emplir tout son être.
Ne faisons pas l’erreur de refuser de se comparer aux autres pour ne pas heurter notre égo car nous avons pris l’habitude de se comparer plus pour constater des manques plutôt que des apprentissages.
Observer et apprendre de l’environnement et des autres est à la base de notre évolution. Il s’agit juste de le faire de façon à s’en nourrir plutôt que d’en souffrir.
Alors, allez-vous voir différemment les moments où vous vous comparerez avec les autres ?
Bonjour et merci pour cet excellent article! Vraiment je l’ai beaucoup aimé. Cela va m’aider à commencer la semaine sur un note positive! Merci pour vos conseils!
c’est qui les autres ? // LOL merci pour cet article inspirant 😉
Bonjour
Effectivement, c’est un réflexe de se comparer mais quand on sait qu’on est tous différents peut-on encore appeler cela de la comparaison ? Peut-on comparer des choux et de carottes ? Je crois que ce n’est qu’une question de sémantique 😉 car je te rejoins complètement sur toutes les clés à utiliser et l’une que j’aime particulièrement c’est celle qui nous permet d’apprendre de l’autre 🙂 Merci pour cet article 🙂
Bonjour ,
Très bel article, je suis d’accord avec votre point de vue. J’aime le principe de se comparer pour s’inspirer et se motiver. Quand je regarde des documentaires sur des champions ou des stars, je remarque que souvent ils ont eu des phases difficiles avant de réussir. Ces personnes ce sont toujours relevés pour accomplir leur rêve. C’est cette comparaison qui me boost.
Merci
Vraiment un super article bravo ! Qui remet les pendules à l’heure sur un élément de notre quotidien !