Résister soi-même à son accomplissement personnel ?
Quelle drôle de question, non ? Vous vous dîtes peut-être que personne n’a envie de résister à son propre accomplissement. Et pourtant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, malgré notre volonté de nous réaliser dans tous les domaines de notre vie, nous œuvrons souvent, de façon inconsciente, à freiner notre propre réalisation.
C’est surtout le cas lorsque celle-ci nécessite de mettre en place des changements qui peuvent bouleverser nos habitudes établies.
En effet, le cerveau humain n’aime tout simplement pas les modifications dans ce qu’il connaît déjà. Comme évoqué plusieurs fois sur ce blog, notre cerveau est entraîné depuis la nuit des temps à repérer le danger et à éviter l’inconnu. Or, dans le cas des transitions de vie, la majeure partie des ajustements implique le passage d’une situation expérimentée vers quelque chose dont on ne maîtrise pas forcément les éléments. Par conséquent, tout changement peut signifier une menace potentielle selon l’interprétation de notre cerveau.
Vouloir mettre en place des transformations représente littéralement une mise à l’épreuve de notre instinct le plus profond, c’est-à-dire celui de notre survie. C’est pourquoi nous pouvons ressentir de réelles craintes de changer les choses.
En effet, la peur est l’émotion qui nous alerte en présence d’un danger. Elle nous protège en nous faisant prendre conscience d’un éventuel risque de nous mettre en péril et que nous devons adapter notre comportement pour y faire face. Donc, en soi, la peur est tout à fait salutaire. C’est une émotion saine si on la vit comme une simple alerte qui, face au changement, nous permet de décider notre attitude entre :
- se préparer à affronter le changement
- rester figé dans la situation initiale et ne rien bouger
- choisir de faire autre chose pour fuir ou contourner ce qui provoque notre peur
Si vous êtes dans une transition de vie importante, parce que vous souhaitez mieux vous réaliser, votre accomplissement personnel nécessitera que vous vous apprêtiez à braver le changement.
Mais, il peut arriver que l’on ne parvienne pas à se décider et que l’on se sente bloqué dans notre situation actuelle ou que nous fassions tout pour éviter d’affronter le changement. Peut-être est-ce votre cas en ce moment ?
Le blog penser-et-agir propose un article très intéressant afin de justement savoir décider comme un grand leader. Vous y trouverez aussi plusieurs approches de divers blogueurs pour comprendre les principaux freins à l’accomplissement de soi.
À présent, que vous voyez davantage de quoi je voulais parler en évoquant la résistance à l’accomplissement de soi. Je vous propose dans les lignes qui suivent, de découvrir comment comprendre et surmonter ces résistances.
Pourquoi reste-t-on figé dans notre situation ?
Tout au long de notre vie, nous avons des moments où prendre la décision de changer ne sera pas facile. Certaines fois, ce sera à cause de notre manque de confiance en notre capacité à aller au bout de ce que nous décidons d’entreprendre. D’autres fois, ce sera juste parce que nous ne savons pas par où commencer.
Dans ces cas-là, il est normal de se sentir dépassé par les évènements. C’est pourquoi la première chose à faire est alors de réorganiser l’ensemble de l’information à notre disposition pour mieux comprendre ce qui nous maintient dans notre statu quo.
Afin de débloquer une situation que nous maintenons, alors qu’elle ne nous apporte pas le sentiment d’accomplissement de soi, 3 éléments sont indispensables : le sens, la sécurité et les habitudes
☑️ Le sens est important, car notre cerveau ne saura tout simplement pas organiser nos actions si la transformation que nous devons entreprendre ne fait pas de sens pour lui.
☑️ De même, s’il perçoit le changement comme un potentiel danger, il ne voudra pas nous faire agir en ce sens pour ne pas compromettre notre sécurité.
☑️Enfin, concernant les habitudes, il faut savoir qu’à chaque nouvelle action que nous mettons en place, des connexions spécifiques à cette action s’effectuent au niveau de nos neurones. À chaque fois que nous répétons cette action, on va renforcer ce câblage neuronal. C’est ainsi que nous ancrons littéralement nos habitudes dans notre cerveau. En d’autres termes, nous adoptons une façon unique de répondre à une situation et à force de réitération, celle-ci va devenir un réflexe.
Tout l’enjeu lorsqu’on veut se débloquer pour notre accomplissement personnel est donc de créer différentes connexions neuronales. Choisir des nouvelles manières de penser et de procéder, que l’on devra renforcer par la répétition pour ne plus utiliser les anciens câblages.
Et si nous freinions notre accomplissement personnel en évitant d’agir ?
Le verbe accomplir désigne le fait de réaliser une action jusqu’au bout. Alors, lorsqu’on parle de l’accomplissement personnel, cela peut correspondre à ce que nous entreprenons pour atteindre notre pleine satisfaction par rapport à notre vie. Par conséquent, comme je vous le mentionnais au début, l’évitement peut constituer l’un des freins majeurs à notre accomplissement.
Si vous pensez toutes les fois où vous avez évité d’agir pour le changement vers quelque chose que vous savez mieux pour vous, vous allez sûrement en revenir à un dénominateur commun : la peur.
Comme souligné plus tôt, la peur apporte le message que nous devons adapter notre comportement pour faire face à une nouvelle situation que nous ne maîtrisons pas. Si nous en tenons compte pour ajuster notre état d’esprit et accepter d’agir malgré notre peur, nous faisons alors preuve de courage. Notre peur finira naturellement par passer puisque les émotions que nous vivons ne sont pas faites pour durer.
En effet, lorsqu’une émotion perdure dans le temps, elle devient un sentiment. Les sentiments qui découlent de la peur sont l’angoisse et l’anxiété, sachat que l’anxiété peut résulter également d’une gestion inadaptée de notre stress vital.
Dans tous les cas, en évitant délibérément d’agir pour notre accomplissement personnel, nous choisissons souvent de tomber dans l’un des pièges de la procrastination.
Parmi les pièges les plus communs dans la temporisation, on peut souligner différentes peurs comme celles d’être jugé, de faire des erreurs, de vivre des émotions désagréables ou même certaines aussi subtiles que celle de connaître le succès.
À ce sujet, je vous propose de lire mon précédent article sur le courage et la vulnérabilité selon la spécialiste américaine des sciences sociales, Brené Brown.
Comment oser agir pour l’accomplissement de soi ?
La dernière option que nous pouvons décider est celle de nous préparer pour affronter ce qui nous fait peur et ainsi oser agir.
En faisant ce choix, on accepte de laisser la situation initiale qui ne nous satisfait pas pleinement, même si on y était installé depuis longtemps.
Je vais prendre les exemples de la reconversion professionnelle ou la séparation de couple après plusieurs années car ce sont des cas assez fréquents dans nos sociétés actuelles.
Dans ces cas de transition de vie importante, une des premières peurs que l’on peut ressentir face au changement peut être celle de perdre un certain confort de vie. Il y a évidemment plusieurs peurs sous-jacentes, mais on va prendre celle-ci pour garder un exemple simple.
Dans nos exemples, nous faisons donc le deuil de notre relation ou de notre carrière pour oser mener des démarches vers la nouveauté. Le passage à l’action nécessite toutefois d’écouter le message d’alerte que notre crainte nous amène. Si nous avons peur de perdre un confort de vie, il est important de se questionner pour comprendre ce que ce confort nous apporte.
Il se peut par exemple qu’il nous permet d’avoir un sentiment de sécurité matérielle ou une certaine forme de liberté.
En répondant à cette question en fonction de votre contexte, vous identifiez le besoin que vous cherchez à combler en restant dans la même situation. Par la suite, vous serez en mesure de choisir les actions qui pourraient répondre autrement à ce besoin.
En d’autres termes, que pourriez-vous faire de différent pour répondre à votre besoin de sécurité ? Peut-être, vous préparer financièrement en réorganisant votre budget, ou en optant pour un différent mode de vie ou encore s’ouvrir à d’autres rencontres, etc. Les possibilités sont nombreuses, mais les meilleures options seront bien sûr celles qui correspondront le mieux à votre situation.
Ces nouveaux engagements, contrastés de nos habitudes, vont créer le changement.
Vaincre votre résistance à votre propre accomplissement
J’espère que vous aurez trouvé dans ces lignes quelques pistes pour identifier les différentes peurs qui peuvent empêcher de réaliser votre accomplissement personnel. C’est le besoin ultime auquel nous aspirons.
La plus grande cause de difficulté est la peur de se connaître soi-même et de connaître nos possibilités de développement.
Abraham Maslow, Psychologue américain (1908-1970)
Si aujourd’hui, vous avez l’impression d’être dans une quête de satisfaction et de plénitude dans votre existence, faites l’exercice de vous demander où vous en êtes pour chacune des résistances évoquées ci-dessus. Vous découvrirez comment commencer à entamer le changement avec plus de sérénité.
Prendre conscience de sa peur est déjà un immense pas en avant, car à partir de là, vous pourrez plus simplement trouver un plan d’action qui vous permettra de la dépasser afin de vous réaliser pleinement.
Il se peut aussi que vous ressentiez le besoin d’approfondir certains éléments que vous auriez identifiés. Dans ce cas, l’accompagnement d’un coach personnel pourrait être une aide efficace à envisager.
C’est vraiment très intéressant cette idée de devoir s’autoriser soi-même en premier lieu et que ce n’est pas forcément le plus simple… Merci pour cet article…
Très belle réflexion, à se rappeler
Merci d’avoir si bien expliqué à quel point nous pourrions être la source de notre insatisfaction … la peur étant un gros gros frein potentiel !
J’apprécie toujours autant tes articles complets et clairs sur chacun des sujets que tu abordes …
« Prendre conscience de sa peur est déjà un immense pas en avant » dis-tu et à cela, je dis Yes !
Merci pour ce travail qui rejoint mon article de vendredi « Et si c’était possible ? »
Courage et continue
Pascal
J’aime bien cette phrase « En effet, lorsqu’une émotion perdure dans le temps, elle devient un sentiment. » … et les sentiments vont impacter nos décisions. J’ai lu dans une article de blog la semaine dernière qu’il n’existait au final que 2 émotions majeures qui sont l’Amour et la Peur … et l’on voit parfaitement comment ses émotions peuvent devenir des sentiments puissants. Merci pour ce partage et au plaisir de lire tes prochains articles.
Merci pour ton article,
J’ai l’impression de me voir il y a quelques temps face à ma décision de changement de vie. La peur c’est exactement ce sentiment qui nous bloques. Ma plus grande peur à l’époque c’était la peur de l’inconnu, que va t’il se passer si je fais ce choix ?????? Maintenant, je le sais.
Merci Véro pour cet article clair et concis.
Je te rejoins sur la méthode à appliquer pour sortir de nos peurs ;)!
MERCi
Article très intéressant qui me parle beaucoup.
Je comprends mieux ce qui me freine.
Merci
Il est vrai que la peur de sortir de sa zone de confort est un grand sujet. Même les plus braves d’entre nous ont leurs limites ; c’est aussi un instinct de préservation. Il faut juste trouver le bon équilibre…
Merci Véro pour cet article qui tombe à point nommé en ce qui me concerne. Deux semaines que j’évite et repousse une tâche qui me fait peur. Tu me rappelles qu’il est temps d’y faire face et de prendre le problème à bras le corps si je veux avancer. Merci encore !
Un bel article qui fait prendre conscience de beaucoup de choses, notamment sur la peur de sortir de sa zone de confort ! Merci 🙂