Il nous permet de réagir aux situations, être vigilant et nous adapter à notre environnement. C’est une réaction physiologique de tout notre système pour préparer le corps et générer l’énergie nécessaire afin de pouvoir adopter le bon comportement, particulièrement lorsque nous faisons face à une menace potentielle dans notre vie.
Cette énergie n’est donc pas faite pour être stockée. Notre corps la crée pour que nous puissions l’utiliser dans l’immédiat. On en revient toujours à cette image de la bête sauvage qui jadis représentait un danger précis, générait du stress et que l’on pouvait affronter ou fuir immédiatement.
Aujourd’hui, les stresseurs ont changé. Ils sont devenus plus psychologiques, moins précis et parfois pas facilement identifiable.
Pour vous aider à mieux comprendre vos sources de stress, je vous décris les 4 catégories de stresseurs dans cet article « Coronastress et virus de zen », avec l’exemple du contexte Covid.
Basées sur l’approche de Sonia Lupien, directrice du Centre de recherche sur le stress humain et excellente vulgarisatrice de l’aspect scientifique de tout ça, ces quelques éclairage vont vous plaire.
Vous l’aurez compris, les stresseurs psychologiques des temps modernes ne nous permettent pas toujours de fuir ou d’affronter clairement ce qui nous génère du stress. C’est donc normal que nous puissions avoir tendance à garder en nous diverses manifestations du stress. C’est aussi la raison pour laquelle nous avons parfois la sensation de subir le stress comme une fatalité.
Et bien que l’on soit informés des meilleures solutions pour maîtriser les effets négatifs du stress, on peut continuer à cultiver des raisons qui nous empêchent d’agir pour en prendre soin.
Voici 5 de ces croyances bien ancrées que nous pouvons apprendre à déconstruire :
1 – « Je n’ai pas le temps de faire du sport (ou de prendre soin de moi) »
Si vous demandez à quelqu’un autour de vous quelle est sa définition du stress, il est fort probable que la personne vous fasse part d’un problème de temps.
Lorsque nous sommes dans une période où nous ressentons les effets du stress sur notre corps et dans notre tête, il arrive que l’on se replie sur soi. Cela peut être dû essentiellement à la fatigue accumulée qui nous fait parfois sentir vidé de notre énergie. Dans ces moments là, non seulement on n’avancera pas sur ce qu’on essaie d’accomplir, mais on aura la sensation de manquer de temps pour faire autre chose.
Cette idée de manque de temps va nous envahir petit à petit, bien que le nombre d’heures dans la journée ne change pas. De ce fait, les premières choses sur lesquelles on économise pour épargner du temps vont être les choses qui nous paraissent les moins prioritaires pour mener à bien nos projets. Même si ce sont des éléments qui demeurent essentiels à notre santé.
C’est souvent ainsi, que l’on va commencer à sauter des repas ou ne pas prendre le temps de se nourrir de façon équilibrée. Et c’est aussi de cette manière que l’on va mettre les activités physiques et sportives entre parenthèse. C’est donc normal que l’on arrive à cette croyance que « je n’ai pas le temps de faire du sport ».
Or, bouger et se dépenser physiquement est un moyen indispensable pour utiliser l’énergie accumulée pour faire face aux stresseurs. C’est un moyen direct et efficace de diminuer rapidement les effets désagréables du stress.
Même si l’activité physique n’élimine pas la source du stress, elle permet d’évacuer le trop plein négatif emmagasiné dans notre organisme. Cette étape est essentielle pour retrouver un état d’équilibre. Et n’oublions pas que le faire du sport va générer de l’énergie et donc aider à diminuer la fatigue.
De cette façon, il sera plus facile de créer le calme pour comprendre ce qui a provoqué la situation et commencer à y chercher une solution.
Cette croyance sur le rapport au temps pour prendre soin de soi peut aussi révéler un manque de confiance en notre organisation. C’est une question importante à se poser, surtout si vous avez tendance à procrastiner passivement.
2 – « Les trucs de relaxation c’est vraiment pas pour moi »
Cette phrase vous fera peut-être sourire, mais je l’ai déjà entendu plusieurs fois. Parfois parce que la personne me disait s’endormir dans ses sessions de sophrologie ou encore se sentir énervé en essayant de pratiquer la méditation.
Malgré la vague déferlante actuelle du yoga et de la méditation, les outils de relaxation sont encore trop souvent associés à des pratiques new-age, réservées à seulement certaines catégories de la population.
Pourtant, toutes ces techniques qui ont pour point commun de faire sentir la respiration sont vraiment très efficaces pour apprendre à maîtriser les effets du stress.
En effet, le mauvais stress est lié à l’anxiété. Cette dernière, nous la développons essentiellement en ressassant le passé ou en nous projetant trop dans le futur. Dans les deux cas, nous n’avons pas le contrôle puisqu’on ne refait pas le passé et on ne prévoira jamais exactement l’avenir. Mais même si on a beau se le dire, cela ne nous empêche pas de parfois mouliner et de rester pris dans roue, comme le petit hamster.
C’est là qu’intervient la magie de la respiration.
En effet, la respiration est le seul élément que l’on ne peut vivre qu’au présent. C’est de cette façon toute simple, qu’elle a le pouvoir de nous déconnecter de notre anxiété sur le futur et de nos angoisses dues au passé.
Les techniques de relaxation qui impliquent le contrôle de la respiration peuvent donc bien bénéficier à tout le monde. Il suffit de trouver la méthode la plus adaptée à notre rythme de vie.
C’est pourquoi les techniques de respiration profonde, telles que la cohérence cardiaque, sont de plus en plus utilisées dans des contextes professionnels qui exigent de rester calme et en contrôle du stress.
Voyez d’ailleurs dans cette vidéo extraite de l’émission E=m6 en 2011, comment les exercices de respiration sont utilisés par les pilotes de l’Armée de l’air française pour maîtriser leur stress.
3 – « On est comme ça dans la famille »
Il pourrait certes y avoir un facteur génétique dans nos façons de vivre le stress, mais les nombreuses études neuroscientifiques récentes ont démontré que l’expression de nos gènes dépend fortement de notre environnement. C’est ce qui est développé dans l’étude de l’épigénétique.
En d’autres termes, même lorsqu’on pense avoir hérité du stress de nos parents, nous pouvons tout a fait choisir de couper cette transmission en travaillant sur l’environnement dans lequel on évolue, de façon à ce que son influence sur nous soit positive.
Par environnement, je veux bien sûr parler de l’espace physique dans lequel on évolue, mais également des personnes de notre entourage.
Avez-vous par exemple noté que si vous êtes avec des personnes qui expriment de l’angoisse, consciemment ou non, vous allez vous sentir mal à l’aise. Cette sorte de « contagion » émotionnelle » qui se propage d’un individu à l’autre peut nous toucher sans même que l’on s’en aperçoive.
Peut-être que cela naît par mimétisme ou peut–être par instinct de protection, mais dans tous les cas, le résultat sera assez négatif si on s’entoure de personnes négatives.
Il est souvent souligné combien il est primordial de bien s’entourer pour développer des compétences ou un projet professionnel. Mais, on omet de souligner combien c’est essentiel de choisir de s’entourer de personnes qui nous nourrissent et ne drainent pas notre énergie.
Cela ne signifie pas forcément de couper toutes les relations avec les proches qui ne nous mettent pas dans une énergie positive à chaque fois que nous sommes en contact avec eux. Il s’agit plutôt d’en prendre conscience.
Ceci nous permettra d’avoir le recul nécessaire pour ne pas prendre personnellement ce qu’ils peuvent nous communiquer et surtout de savoir leur laisser ce qui leur appartient.
D’où l’importance de bien connaître ses propres valeurs, afin de choisir des fréquentations qui partagent les mêmes que nous. Bien entendu, cela concerne également l’univers professionnel que l’on choisit.
Savoir qui on veut être va nous aider à déterminer plus aisément avec qui on veut évoluer.
Pour en revenir à la famille, on pourrait dire qu’oser se détacher de ce qu’on pense être un héritage familial à porter malgré nous, c’est aussi apprendre à écouter nos propres besoins pour y répondre dans notre quotidien, à notre propre façon.
Voilà donc une manière de déconstruire une croyance qui nous empêche de prendre soin de notre stress.
4 – « C’est rien, ça va passer »
Cette croyance-ci est sans doute la plus à craindre, car le fait d’essayer d’ignorer les manifestations du stress va faire en sorte qu’elles vont s’accumuler au point de dérégler complètement le fonctionnement de notre organisme.
En effet, le fait de minimiser ce qu’on ressent n’en élimine pas les causes. Et prendre soin de son stress, c’est aussi, voire surtout, en identifier et en comprendre la cause pour pouvoir apporter une correction concrète.
C’est le cas par exemple dans le stress intense chronique qui peut survenir chez des personnes très investies dans leur travail et qui acceptent de subir une pression continue, de fournir une quantité de travail au-delà des ressources à leur disposition ou encore d’aller à l’encontre de leurs valeurs. Elles ne diront pas non aux exigences des demandes en pensant que les effets désagréables que cela génère ne seront que temporaires.
De ce fait, elles vont penser pouvoir garder le contrôle sur leur vie, leur travail et l’ensemble de leur organisation même si cela demande des efforts exceptionnels.
Puis sournoisement, l’exception deviendra une habitude, voire même une nouvelle règle.
D’autre part, elles peuvent aussi sentir la menace de perdre la reconnaissance pour le travail et le risque de perdre leur travail.
Ceci dit, cette croyance peut également nous concerner dans divers moments heureux de transitions dans notre vie. C’est le cas par exemple à la naissance d’un enfant ou lors d’une promotion dans notre carrière professionnelle.
Parce que les évènements que l’on vit sont perçus comme positifs par nous-même et par notre entourage, on sera plus amené à accepter d’aller au-delà de nos capacités physiques pour répondre aux besoins de la situation. Oubliant alors nos propres besoins.
On se demande ainsi naturellement comment on pourrait oser se plaindre ou accepter qu’il y ait un élément stresseur qui nous pertube, alors même qu’on est censé vivre un beau moment de notre vie et que d’autres personnes sont bien passées par là sans rechigner.
On redoute alors le regard des autres et on supporte en silence le poids du stress que l’on n’évacue pas.
Malheureusement, dans ces situations, tout notre système interne sera en alerte constante tant que la perception de la menace ne faiblira pas. Sauf que notre organisme a besoin d’être parfois au repos pour récupérer et trouver l’équilibre.
L’énergie qu’il va allouer à faire face à la menace qu’il ressent en continue, il l’enlèvera à d’autres fonctions vitales. Même le système immunitaire en sera affaibli et comme vous l’avez sûrement remarqué, dans ces moments précis, on peut tomber plus facilement malade.
Par ailleurs, dans bien des cas, ceci finit par mener à l’épuisement et au burnout. Qu’il soit parental, professionnel ou émotionnel, ce feu qui consume de l’intérieur naît initialement des manifestations du stress que l’on n’aura pas pris le temps d’écouter. Et cela peut toucher n’importe lequel d’entre nous si nous n’y prêtons pas une réelle attention.
En général, les personnes qui occultent leur stress sont des personnes très investies dans ce qu’elles entreprennent.
Penser que le stress va finir par passer de lui-même est bien une fausse croyance qui peut mettre la santé en danger en conduisant la personne à l’épuisement.
5 – « De toute façon le monde d’aujourd’hui va de travers »
Quand vous entendez cela, est-ce que comme moi vous entendez en fond sonore « C’était mieux avant » ?
Cette croyance qu’on peut croiser tous les trois clics, entre deux soupirs et dix likes sur les réseaux sociaux, est à double tranchants.
D’un côté, elle génère une grande frustration par rapport au présent, nous enlevant l’idée de pouvoir reprendre un quelconque contrôle. De l’autre, elle provoque de l’angoisse quand à l’avenir qu’on imprime de fait dans notre cerveau comme n’allant pas s’améliorer. C’est le genre d’affirmations qui nous empêche de prendre de soin de notre stress, croyant tout combat perdu d’avance.
Bref, c’est une croyance qu’on peut apprendre à défaire si on l’a déjà assimilée ou à ne pas entendre de l’extérieur si on a eu la chance de ne pas l’avoir intégrée jusqu’à maintenant.
Si la situation actuelle vous crée du stress, il est important de comprendre la source de ce qui vous rend inconfortable. Ainsi, il sera plus facile de comprendre ce qui vous rassurait le plus dans le passé, afin d’identifier vos besoins qui ne sont pas comblés actuellement.
Cela vous permettra également de commencer à trouver une piste d’actions pour y répondre.
Ce genre de démarche en mode solutions actives vous apportera naturellement plus de confiance en soi et aussi en l’avenir.
Que retenir de tout ceci ?
Le stress est un phénomène normal, indispensable à la vie et totalement sain lorsque généré au bon moment pour induire les bons comportements.
S’il n’est pas adapté à la situation à laquelle nous faisons face, en intensité et en durée, ses conséquences sur notre organisme, dans notre vie et dans nos relations deviendront négatives.
À la longue, cela peut avoir un impact conséquent sur notre santé physique (fragilisation de notre système immunitaire, tensions musculaires, troubles digestifs…), mentale (épuisement, troubles de la mémoire, difficulté de concentration, sautes d’humeur…) et notre bien être général (qualité de sommeil, relations…).
C’est pourquoi, il est important de savoir prendre le temps de prendre soin de soi et de son stress en commençant par défaire ces croyances qui nous en empêchaient jusque là.
On apprend ainsi à écouter la cause de ce qui perturbe notre calme intérieur pour agir de façon efficace, en pleine confiance.
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Bonjour ! Je viens tout juste de reprendre le sport suite à un arrêt forcé temporaire suivi d’une difficulté à reprendre.
Et en effet, ça fait un bien fou !
Je me pose cependant cette question : quand on se sent épuisé et surmené, comment faire pour avoir ce déclic qui nous donne envie de refaire du sport ?
Ton site est très beau, ravie de l’avoir découvert, à bientôt
Milie
Merci Milie pour ton commentaire. La Coach que je suis te dirait que le meilleur déclic c’est la prise de conscience de la vraie raison pour laquelle tu ferais du sport. En cas d’épuisement, ton cerveau va économiser le peu d’énergie que tu as pour l’orienter sur les choses vitales. Du coup, il ne tiltera peut-être que si tu commences à t’essoufler quand tu accélères le pas ou si tu ne te sens pas en condition de t’occuper comme tu le souhaites de tes enfants. Ta motivation pourrait naître de là, dans un réflexe de survie.
Mais pour ne pas en arriver là, on peut se poser la question du coût de l’inaction : « Quelles vont être les conséquences si tu ne fais pas de sport, vu ton état d’épuisement et de surmenage ? » (conséquences pour ta santé, tes enfants, ton travail, etc…).
Une fois que tu auras tes réponses à ces questions, tu pourras choisir une première petite action, même s’il s’agit seulement de remuer les bras ou de courir sur place pendant une minute. Juste un mouvement simple qui va créer de l’énergie et permettre de faire un autre mouvement. Un mouvement à la fois, tu vas progresser vers l’activité physique plus régulière, puis le sport dans le sens plus lié à une discipline sportive.
Dans tous les cas, la pratique n’a pas besoin d’être grandiose ou de prendre une heure par jour. Quelques minutes et un peu de régularité seront déjà très bénéfiques pour diminuer la sensation de fatigue.
Et si tu ne te sens pas de te bouger du tout, peut-être penser à faire une petite visite médicale pour t’assurer que le problème ne vient pas de ton état de santé ! Courage ✨
Super article bravo ! Il est bon de faire le point sur les fausses excuses/les croyances afin de pouvoir se prendre en main et évoluer ! 🙂
Pas mal du tout ! Tu identifies là de vraies excuses ou croyances c’est comme on veut. Personnellement j’avoue que les deux premières m’ont bcp parlé… peut-être du fait de la situation actuelle. Mais j’ai fait un premier pas et je semble ne pas craquer 🙂
Bonjour,
Merci pour ce superbe article ! Au plaisir de vous lire à nouveau,
Bonne journée